dimanche 7 août 2022.
par
Salut Yan,
Nous voilà à l’aube d’une nouvelle saison. Tu as pris les rênes du club lors de la dernière assemblée générale en avril et avant de parler de la saison à venir et du club, peux-tu nous dire qui est Yan Rosa et comment es-tu arrivé dans le monde du Rink-Hockey ?
Je suis né le 6 septembre 1971. Je suis titulaire d’un bachelor et d’un master en économie de l’Université de Genève et travaille chez Lombard Odier, une banque privée de la place genevoise depuis plus de 20 ans. Je suis marié depuis 2007 avec Estelle et nous avons 2 filles, Nadia née en 2009 et Sophie, née en 2012.
Mon entrée dans le monde du rink-hockey s’est faite en 1980. A l’époque, il y avait une mode du patins à roulettes et j’allais en faire avec mon père au bord du lac. Je venais de déménager à Carouge avec ma mère et mes parents souhaitaient que je fasse un sport. Comme j’aimais bien le patin à roulettes et que le lieu d’entraînement n’était pas loin de chez moi (centre sportif du Bout-du-Monde), je me suis inscrit et après avoir fait pendant quelques mois les jeudis sportifs, je me suis rapidement retrouvé à jouer en juniors C.
Après toutes ces années à la tête des Jets, 2ème club de Rink-Hockey à Genève, on imagine que la reprise du GRHC s’est bien passée ?
Oui, même si l’organisation des deux clubs est complètement différente. Les Jets n’ont que des joueurs adultes qui gèrent les entraînements et les matchs eux-mêmes. Le comité est composé de joueurs, donc on connait tous les détails de ce qui se passe. En plus, en m’entraînant avec eux le lundi soir, on peut régler plein de petites choses avant ou après l’entraînement. Le comité n’a pas besoin de se voir souvent et on s’occupe surtout de la partie administrative. Au Genève RHC, j’ai l’impression qu’on est dans une petite PME, on est beaucoup plus dans l’organisation (des tournois, des équipes, des arbitres et des évènements hors rink-hockey comme Bernex par exemple) et comme il y a beaucoup plus d’équipes et des juniors, c’est là qu’il y a tout un travail fait par des parents ou des bénévoles qui est très important et qui n’est pas fait directement par le comité. J’en profite d’ailleurs pour tous les remercier, car ils sont indispensables à la bonne marche des équipes.
Dans son ensemble, le club a réalisé une très bonne dernière saison, avec une finale de championnat pour la LNA et plusieurs podiums au niveau des juniors. Quels sont les principaux objectifs sportifs du club pour cette nouvelle saison ?
Évidemment, on aimerait faire en tout cas aussi bien, voire mieux, mais je crois que l’objectif sportif du club n’est pas de viser absolument le titre partout, mais plutôt que toutes les équipes s’améliorent. Et c’est là que la partie organisationnelle du comité est importante. En trouvant des bons entraîneurs pour toutes les catégories, on met en place l’infrastructure qui permettra aux juniors et aux adultes d’avoir du plaisir à venir s’entraîner. Et si les joueurs ont du plaisir à s’entraîner, les résultats viendront.
Le club devrait organiser fin septembre le 1er Tour de qualification de la Ligue des Champions à Genève, avec la présence d’une équipe italienne, d’une équipe française et d’une équipe espagnole, un bon moyen de rendre le Rink-Hockey encore plus visible ?
Oui, clairement. Il va falloir qu’on fasse de la pub autour de nous et on espère que les médias suivront. Ce serait magnifique si la RTS revenait pour faire un reportage comme elle l’avait fait cette année pour le premier match de la finale du championnat suisse LNA à Genève. Peut-être le vendredi soir, car l’actualité sportive est un peu moins chargée ce jour-là que le week-end. On verra avec un peu de chance.
Notre sport est pratiqué par de nombreuses filles en suisse allemande. Chez nous, plusieurs filles sont présentes au niveau junior mais à quand une équipe féminine à Genève ?
Je n’ai malheureusement pas de date à donner pour ça, mais on aimerait clairement avoir une équipe féminine à Genève ces prochaines années. On a quelques filles qui jouent dans le club, mais chacune dans des catégories différentes. On est typiquement dans le cas du problème de la poule ou de l’oeuf. On n’a pas d’équipe féminine, car il n’y a pas assez de joueuses et on n’a pas assez de joueuses, car on n’a pas d’équipe féminine.
Le club fonctionne bien, un grand nombre de jeunes joueurs ont le niveau pour un jour intégrer la première équipe, quels sont les principaux “chantiers” du club pour ces prochaines années ?
Au sein du comité. on est en train d’essayer de fixer des objectifs à long-terme pour le club, mais ce n’est pas facile, car en gros, le comité se voit une fois par mois et comme il y a beaucoup de choses à traiter à court-terme, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour penser à plus long-terme. L’idée n’est pas de faire une révolution, car la structure actuelle est très bonne et marche bien, mais on va essayer d’améliorer quelques points. Peut-être, pour donner 2 exemples, créer une équipe féminine serait déjà un beau succès, car je suis sûr qu’il y a plein de filles qui patinent dehors et qu aimeraient en faire un sport, mais qui ne le peuvent pas actuellement, car il y a peu de débouchés et avoir une 2ème piste pour le développement du rink-hockey et des sports à roulettes en général à Genève, nous en parlons avec la Ville de Genève à chaque fois que nous en avons l’occasion, mais nous sommes en concurrence avec beaucoup d’autres sports qui ont également besoin d’infrastructures sportives et nous nous rendons déjà bien compte du privilège d’avoir une piste dédiée au rink-hockey. Cependant, si quelqu’un de la Ville de Genève lit ces lignes et aurait quelque chose à nous proposer, il peut nous contacter quand il veut.
Et en tant que nouveau président, quels sont tes objectifs ?
En réfléchissant à cette question pour cet interview, j’ai l’image d’un iceberg qui me vient à l’esprit. Mes objectifs sont plutôt dans la partie immergée de l’iceberg. En ayant été joueur pendant 40 ans, j’ai beaucoup profité de ce travail de l’ombre fait par le comité et les bénévoles (on arrive au match et tout est en place, il y a une buvette, des personne sur le bateau pour le chrono, les maillots sont propres, le physio est là, etc…). J’ai commencé à passer de l’autre côté en m’occupant des Jets pendant 10 ans, mais maintenant j’aimerais encore plus rendre ce qu’on m’a donné pendant toutes ces années en le donnant à mon tour. Mon objectif est donc d’aider au maximum les joueurs, les arbitres et les équipes pour qu’ils puissent se consacrer au maximum à ce pourquoi ils sont là, c’est-à-dire s’entraîner, jouer ou siffler des matchs et se donner à fond sur le terrain en ayant du plaisir à être là. Le comité et moi allons continuer à travailler pour organiser le club, organiser des à-côtés pour amener de l’argent, trouver des sponsors et continuer de travailler avec la Ville de Genève et le Fonds du Sport pour obtenir des subventions pour le club.
Il y aura quand même un objectif qui sera visible, c’est que je vais essayer de venir régulièrement aux matchs de toutes les équipes pour voir tout le monde jouer et rencontrer les parents.
Nos interviews se terminent souvent par une partie plus ludique …
Tes filles pratique le basket, ou est-ce que tu as manqué le coche ?
Il ne faut pas oublier que mes filles n’ont que 50% de mon ADN et que ma femme est une ancienne joueuse de basket, donc ce sont ces 50% là qui ont gagné ( :-). Par contre, mes filles font du patin à roulettes et aiment bien venir voir la LNA. Elles m’ont vu comme joueur quelques fois en LNB ou en 1ère ligue, mais pas sûr qu’elles s’en souviennent.
Allez franchement, à la maison, on t’appelle “Monsieur le Président” ?
Ça ferait un peu pompeux, non ( :-) ? Non, c’est assez classique, papa ou papa Yanno
L’équipe devient Championne Suisse à la fin de la saison. Tu fais péter le champagne et les cigares dans un sauna ?
Alors, le champagne avec plaisir et peut-être même probablement plutôt 2 bouteilles qu’une, le sauna pourquoi pas, je n’ai encore jamais combiné le sauna avec le champagne, par contre pas de cigare, je n’ai jamais fumé de ma vie et je ne le ferai pas même si on devenait champion d’Europe des clubs.
Un mécène pose 1mio sur la table du GRHC. Tu fais venir Helder Nunes, Gonçalo Alves et Pedro Gil à Genève ?
Ce serait un beau feu d’artifice d’avoir une dream team pareille, mais comme tous les feux d’artifice, ce serait éphémère. Je préfèrerais répartir cet argent sur plusieurs saisons pour assurer le bon fonctionnement du club sans pression financière. C’est probablement moins glamour à vendre au mécène, mais c’est beaucoup plus important pour le club. Ou alors, utiliser cet argent pour construire une 2ème piste et ainsi permettre d’avoir encore plus de jeunes qui viennent jouer au rink-hockey, mais là pas sûr qu’un million suffise ( :-)
Un grand merci Yan et on te souhaite encore beaucoup de plaisir et de succès au sein du Genève Rink-Hockey Club.
Vive le rink-hockey ! Vive le Genève Rink-Hockey Club !